Résolution d’un contrat aux torts partagés des parties
Lorsqu’un contrat est résolu pour inexécution, quelles conséquences tirer des torts partagés des deux parties ?
- La Cour de cassation a précisé cette question dans une affaire opposant un société exerçant dans le domaine de la comptabilité et un prestataire de services informatiques. Le contrat portait sur la fourniture d’une plate-forme électronique. La mise en service de la plate-forme ayant connu plusieurs retards, la société a notifié la résolution du contrat et demandé la restitution des sommes versées (62 640 euros) et l’attribution de dommages et intérêts.
De son côté, le prestataire a assigné son client pour le faire condamner à exécuter le contrat. La cour d’appel prononce la résolution du contrat aux torts partagés des parties et écarte en conséquence toute restitution des sommes versées et tous dommages et intérêts.
- Pour la Cour de cassation, l’existence de torts partagés n’interdit pas la restitution des sommes versées. L’article 1229 du Code civil dispose en effet que lorsque les prestations ne pouvaient trouver leur utilité que par l’exécution complète du contrat, les parties doivent restituer l’intégralité de ce qu’elles se sont procuré l’une à l’autre.
De même, la résolution du contrat aux torts partagés n’interdit pas l’attribution de dommages-intérêts. Le juge doit déterminer le préjudice subi par chaque partie, leur part de responsabilité et appliquer cette proportion au préjudice de chacune et opérer une éventuelle compensation.
Cass. ch. com. 15 mai 2024 n° 23-13.990